Bonjour à tous,
Je ne vous parle pas souvent de mes tracas, de mes faiblesses ou de moi même tout simplement, mais pour mes dys j’avais envie de vous en parler. Dys ? Oui depuis petite j’ai un problème de dyslexie et de dysorthographie. “ah oui, tu confonds le m avec le n, le …” Non non c’est parce que justement pas grand monde ne sait ce qu’est vraiment la dyslexie (sauf les concernés) que j’avais envie de vous en parler.
Tout d’abord qu’est que c’est ?
“Il s’agit d’une altération spécifique et significative de la lecture (dyslexie) et/ou de la production d’écrit et de l’orthographe (dysorthographie). Ces troubles apparaissent dès les premiers moments de l’apprentissage sous la forme d’une difficulté à maîtriser le stade dit alphabétique de l’apprentissage de la lecture. Au stade suivant, le trouble se manifeste par une incapacité à mémoriser la forme visuelle des mots et à les reconnaître globalement (stade orthographique). Ceci entraîne une lecture généralement hésitante, ralentie, émaillée d’erreurs qui a pourtant exigé beaucoup d’efforts. L’orthographe, qui normalement se développe au fur et à mesure que s’automatise la reconnaissance globale des mots, est touchée.”
Ces problèmes sont bien évidemment propres à chacun étant donné que nous n’avons pas tous les mêmes problèmes ni les mêmes degrés, mais je pense vraiment que ceux qui sont touchés en ont souffert à un moment donné.
Quand on est dyslexique en milieu scolaire ou même au boulot on a le droit à : “oui moi aussi je fais des fautes je suis dyslexique”, “tu as trop de chance d’avoir un tiers temps pour les exams” “pouf tu as vu comment tu as écrit ce mot?” (et quand tu prêtes tes affaires): ” tu as vu tu as fais une faute ici, à OUI et une faute là aussi, haaan et LA ! non mais Anaïs quand même, tu fais exprès ?” “tu lis super lentement” … et j’en passe.
Pour vous raconter un peu mon vécu, tout d’abord on a détecté ma dyslexie et ma dysorthographie très tard, seulement en 6ème alors que maintenant elle est souvent détectée dès le CP. J’ai passé toute mon école élémentaire avec des réflexions en disant toujours à ma mère aux réunions parents/prof “votre fille est rêveuse, elle n’écoute rien à l’école“ … J’ai eu beaucoup de mal à assimiler les tableaux de conjugaison et la grammaire, ma mère s’en mordait les doigts quand elle me faisait travailler, sans vraiment comprendre pourquoi je n’arrivais pas à les enregistrer. Pour les dictées … elles étaient rythmées de 0 voir – 10 x). Les devoirs, j’y passais des heures sans réussir à avancer … Nous sommes à cette époque allées voir une orthophoniste (pourrie de chez pourrie) qui me faisait jouer et ne se souciait pas vraiment de mes problèmes.
Puis arrive le collège ma mère s’est finalement décidée à m’amener voir une autre orthophoniste (juste top !). J’ai eu le droit à une batterie de tests, écriture, orthographe, lecture, calcul etc … Résultat de ces tests: nous avons découvert un problème de dyslexie et de dysorthographie. Plus jamais nous n’avons entendu un prof dire : “Anaïs est rêveuse, elle papillonne …”. Mon problème à moi était les fautes, j’avais beau réviser la conjugaison et la grammaire, faire des dictées, je n’arrivais pas à photographier et alors la conjugaison je vous en parle même pas -er, -é, -ai c’était du hasard ! Et la lecture … en 6ème j’avais un niveau d’une élève de CE2. Vous vous doutez bien que par dessus cela j’étais lente, lente pour les devoirs, tout ce qui touchait au français, à la rédaction etc …
J’ai finalement fait des séances d’orthophonie jusqu’en 1ère ! J’y allais plusieurs fois par semaine, puis après juste le mercredi et je vous assure ce n’est pas un moment de détente. Arrivée en première, mon orthophoniste m’a dit que j’avais énormément progressé et que j’étais quasiment “guérie”, quoi que, on ne guérie jamais de dyslexie, on l’entretient c’est tout …
Du collège (à partir de la 4ème), au lycée, jai bénéficié d’un P.A.I (projet d’accueil individualisé), celui-ci est mis en place par un médecin scolaire et est aussi propre à chacun. De plus il est à renouveler tous les deux ans, en réévaluant à chaque fois notre niveau.
Qu’en j’entends dire certain “tu as de la chance d’avoir plus de temps pour les exams” ou “moi aussi je suis dyslexique, je fais des fautes”, je pense qu’on ne s’imagine pas tellement tout ce qu’on endure quand on est vraiment dyslexique entre le fait de passer toujours 3x plus de temps que les autres à faire certaines choses, qu’on se prend depuis toute petite des réflexions, des moqueries à causes des fautes et que donc quand on grandit, on est parfois obligés de refaire lire à chaque fois tout ce qu’on écrit à des proches (attention pas n’importe lesquels, ceux qui ne nous juge pas et qui ne nous font pas de réflexions désobligeantes et bien évidement ceux qui ne font pas de fautes … pour ma part c’est ma maman). Ajouter à ça le travail en plus à faire à la maison pour progresser et les heures d’orthophonie au lieu d’aller passer du temps avec les copains …
Je donnerai tout pour reprendre confiance en moi face à ça et ne plus faire de fautes … La lecture, ah oui parlons-en … J’ai juste horreur de lire à voix haute, car oui je n’ai plus un niveau de CE2 mais ma lecture reste encore plus lente que la normale.
Pour entretenir ma dyslexie, mon orthophoniste m’avait dit de lire, lire beaucoup, mais je n’y arrive pas, j’ai horreurde ça …
Heureusement, quand on est dyslexique, étant donné qu’une partie de notre cerveau est moins organisée que les autres, nous arrivons à compenser sur d’autres parties. On dit souvent que les personnes dyslexique sont plus douées pour les arts, le manuel, les chiffres et les sciences (Einstein était apparemment dyslexique !).
Aujourd’hui, je fais encore des fautes, beaucoup moins qu’avant (je vous avoue d’ailleurs qu’écrire sur le blog m’aide beaucoup), mais je souffre encore de certaines réflexions désobligeantes ! Je me rends compte que les personnes étant aussi dyslexiques et adultes étaient dans le même cas que moi. Moi qui dans mon futur métierest amenée à faire des transmissions, je réfléchis toujours à 3 fois avant d’écrire un mot pour ne pas faire de fautes (les dossiers patients sont lus par toute l’équipe et les médecins), alors vous vous imaginez bien que si je fais une grosse faute, j’aurais droit à une réflexion moqueuse … Côté étude, je m’en sors pour le moment étant donné que j’adore ce que je fais mais quand les partiels sont basés sur de la rédaction, c’est encore compliqué pour moi. Je ne sais pas blablater, broder, parler pour parler, développer … J’aime aller droit au but sans passer par 36 mille chemins.
Pour en finir avec tout ce blabla, je sais que beaucoup de personnes font des fautes de nos jours, mais entre faire quelques fautes et être réellement dyslexique il y une grosse marge.
J’ai voulu vous écrire cet article pour que vous compreniez un peu mieux ce handicap et pour éventuellement toutes les mamans qui ont des enfants dans ce cas là. Il faut se munir de patience, beaucoup de patience, mais on finit toujours par y arriver avec de la volonté. Ne désespérez pas !
(je vous mets ici un site que j’ai trouvé très bien pour détecter au plus vite les signes d’une dyslexie)
Ma maman viendra sûrement jeter un petit coup d’œil avant que cet article soit publié, car j’ai encore besoin d’elle … (même si je ne fais plus énooooormement de fautes :), c’est aussi pour me rassurer …)
Sachez aussi que j’aimerais vous publier plus d’articles mais comme j’ai toujours besoin qu’ils soit revérifiés afin de vous apporter un contenu correct, ça prend plus de temps et maman je ne la vois que le week-end.
J’espère un jour être totalement autonome et ne plus dépendre de quelqu’un. Pour celles et ceux qui auraient des questions à ce sujet, n’hésitez pas à me demander en commentaire ou privé.
J’espère que cet article vous à plu même s’il est trèèèèès long et différent que d’habitude ! Je remercie tous ceux qui auront lu cet article jusqu’au bout.
A très bientôt.
Anaïs